– Un anniversaire grandiose prévu du 13 au 20 octobre
– Conférences, expositions et gastronomie, une initiative de l’AdaFès
La place du commerce, la renaissance, le bijou… sont autant de bâtiments qui survivent encore, quoique délabrés. Leur naissance remonte au 23 novembre 1915. A cette date, Lyautey traçait sur les terrains nus le plan général de la ville nouvelle, découpée en deux quartiers, sur le grand axe de la future avenue de France (avenue Hassan II), dont le haut devait recevoir la gare ferroviaire. Il confie la tâche à Henri Prost (1874-1959) (Ph. AdaFès)
La place du commerce, la renaissance, le bijou… sont autant de bâtiments qui survivent encore, quoique délabrés. Leur naissance remonte au 23 novembre 1915. A cette date, Lyautey traçait sur les terrains nus le plan général de la ville nouvelle, découpée en deux quartiers, sur le grand axe de la future avenue de France (avenue Hassan II), dont le haut devait recevoir la gare ferroviaire. Il confie la tâche à Henri Prost (1874-1959) (Ph. AdaFès)

1916-2016. Il y a un siècle, les premiers bâtiments de la Ville Nouvelle de Fès voyaient le jour. Précisément, le 23 novembre 1915, Lyautey traçait sur les terrains nus le plan général de la ville nouvelle, découpée en deux quartiers, sur le grand axe de la future avenue de France (avenue Hassan II), dont le haut devait recevoir la gare ferroviaire. Il confie la tâche à Henri Prost (1874-1959).

Aujourd’hui, certains quartiers gardent le même aspect, d’autres ont été rénovés, ou détruits et remplacés. En tout cas, les bâtiments qui ont résisté à l’usure du temps constituent un véritable patrimoine à célébrer. Telle est l’idée défendue par l’Amicale des anciens des lycées et établissements scolaires de Fès, des anciens de Fès et sa région (AdaFès) et ses partenaires qui préparent le 70e anniversaire de l’AdaFès et le centenaire de la Ville Nouvelle de Fès. Ces deux grands évènements seront commémorés du 13 au 20 octobre. «La partie architecture prend une place importante compte tenu de l’événement du centenaire», explique Jean-Pierre Bourdais, président de l’AdaFès. Pour lui, «“l’esprit de Fès” souffle sur ces évènements avec le dialogue interculturel car c’est bien cela qui restera après ce court moment d’histoire… Il faut maintenant transformer ces célébrations en succès».

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Avec le Conseil régional du tourisme, l’AdaFès a ouvert ses archives et présentera de magnifiques photos d’époque lors de la célébration du centenaire de la Ville Nouvelle de Fès du 13 au 20 octobre (Ph. AdaFès)

En effet, le programme de cette célébration allie culture, gastronomie, visites, rallye découvertes, conférences, et expositions. Pour le premier volet, les organisateurs invitent à une pièce de théâtre intitulée «La civilisation ma mère». L’œuvre de l’écrivain marocain, Driss Chraïbi, sera interprétée par la comédienne Amal Ayouch. Il s’agit d’une adaptation du roman «La Civilisation ma mère» qui décrit la vie d’une famille aisée marocaine. Les faits: fin des années trente, deux frères vont s’unir pour sortir leur mère de son enfermement. C’est le portrait vif et plein d’humour d’une mère aimée et aimante qui se heurte aux multiples progrès de la modernité. Cette héroïne va apprendre à lire et à écrire dans une société marocaine traditionnelle et conservatrice. Elle participera avec enthousiasme aux luttes pour l’indépendance du Maroc et pour la libération de la femme arabe. «Avec un humour très présent, Driss Chraïbi nous invite à nous interroger sur notre affranchissement. C’est un pont entre Orient et Occident, tradition et modernité», indiquent les initiateurs de l’événement.
Au menu également, l’art gastronomique et le dialogue interculturel. Cette partie est confiée à l’anthropologue Faouzi Skali, et le chef Christian Têtedoie.
Les deux hommes vont concocter une «conférence dînatoire». Ce serait un mariage de raison pour Skali comme promoteur de diplomatie culinaire et Christian Têtedoie ardent promoteur de la gastronomie française dans le monde, qui feront parler les saveurs du monde à travers le dialogue des cultures.

Très attendue aussi, la présentation des feuilles d’album de Marcel Vicaire promet un voyage dans le temps. Isabelle, la fille de Marcel Vicaire, avec les «Amis de Marcel Vicaire» exposera au Batha les feuilles d’album, dessins au pochoir datant de 1921 lors de son premier séjour au Maroc et peintures de son père (1893-1976). A l’occasion du centenaire de la Ville Nouvelle de Fès, elle parlera de son œuvre au Maroc. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Marcel Vicaire, peintre orientaliste, décoré Officier du Ouissam Alaouite, a été en 1923 conservateur du musée du Batha et en 1945 il fût nommé à Rabat chef du Service des arts et métiers marocains. On lui doit en 1930 la célèbre affiche du Syndicat d’Initiative de Fès. Partenaire de cette célébration, le Conseil régional du tourisme (CRT) ouvrira ses archives pour présenter «Fès, photos des années 1920».
En matière d’urbanisme, la conférence de Charlotte Jelidi replongera le public dans l’histoire de Fès lors du Protectorat français. Chargée de cours au département d’histoire de l’art de Poitiers, historienne d’art et spécialiste du monde arabe, Charlotte Jelidi parlera de l’histoire de la construction de Fès VN, les premiers permis de construire, les lieux, l’évolution de la population, les architectures, les acteurs locaux, la stratégie de développement… «Fès a connu un développement fulgurant de 1929 à 1939 et a fait plus que certaines villes en 50 voire 100 ans», peut-on lire sur Le Courrier du Maroc de 1939. Lors de l’anniversaire d’octobre, cette évolution sera remémorée.

Des plans originaux d’architecte aussi

A l’occasion du centenaire de Fès VN, Rachid Haloui présentera des plans d’architecte (originaux et scans), des documents inédits (courriers, divers…), des photos et des cartes postales anciennes accompagnées de photos actuelles, des livres, des revues, divers documents ainsi que des objets d’architecte. Un montage fait à partir de films single 8 des années 1930/40 sera également projeté. Enfin cette exposition sera étayée par une conférence-débat sur l’évolution de la Ville Nouvelle et sur son devenir.
A noter que Haloui est l’ancien architecte en chef de la ville de Fès. Parmi les nombreux projets et études qu’il a réalisés, on peut citer la restauration du Mausolée Moulay Driss, de hammams, de fondouks, de palais et celle du jardin historique de Jnane Sbil à Fès.

Source: http://leconomiste.com/article/1001585-fes-la-ville-nouvelle-celebrera-son-premier-centenaire

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