Dernière ligne droite pour les travaux de restauration des monuments historiques (MH) de la médina de Fès. Plus que 5 sites à finaliser avant fin janvier. Il s’agit respectivement de Dar Lazrak, une ancienne demeure datant du 15e siècle, Dar Dmana, datant du 14e siècle, le foundouk El Kattanine, foundouk Sagha, et la médersa El Mesbahiyya. Partout dans ces monuments, les ouvriers sont à pied d’ouvre. Le wali, Essaid Zniber, et le DG de l’Ader, Fouad Serrhini, suivent le chantier heure par heure. Le tableau de bord dressé pour l’occasion ne laisse rien au hasard. «Dès qu’il y a un retard d’une heure, nous intervenons», indique un haut responsable de la maîtrise d’ouvrage.

Quartier des tanneurs
Quartier des tanneurs (photo Esther Julee: https://www.flickr.com/photos/estherjulee/)

Selon lui, c’est ce même principe qui a été retenu pour les travaux de Borj El Kawakib et les magasins de Terrafine livrés cette semaine, ou encore les tanneries de Sidi Moussa et Aïn Azliten entièrement réhabilitées, et une bonne partie de la tannerie de Chouara. Ici, près de 200 tanneurs ont déjà retrouvé leurs cuves multicolores. Ils travaillent le cuir.
En fait, la restauration de cet endroit vise à sauvegarder l’histoire ancestrale et baliser l’avenir d’un métier qui se fait dans des cuves mondialement connues. La tannerie Chouara est la plus grande et la plus célèbre des trois tanneries de la médina de Fès, que le visiteur peut apprécier du haut des terrasses contiguës. Cette tannerie se compose d’un grand nombre de cuves où l’on traite les peaux de chèvre, de mouton et de bœuf. Les tanneurs travaillent dans les fosses remplies d’eau et de produits divers, à commencer par la chaux, le sel, la fiente de pigeons et le son pour nettoyer les peaux. Pour obtenir la couleur, on utilise des produits végétaux, entre autres,le tannin, l’écorce de grenade, la poudre de coquelicot. Il faut une dizaine d’opérations aussi délicates que méticuleuses pour nettoyer les peaux, les assouplir, les sécher, les amincir et les lustrer, à la fin, avec de l’huile. Les conditions de travail sont pénibles et seuls les plus gaillards y résistent. Le cuir sert ensuite au travail des maroquiniers qui en tirent babouches, selles, sacs et sacoches, poufs, etc. Le tannage des cuirs était réputé, autrefois, source de richesse. L’adage fassi disait avec fierté: «Dar dbagh, dar dhab», la tannerie est une mine d’or.

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En tout cas, tous les chantiers de la restauration permettraient ce voyage dans l’histoire offert par la vieille cité, tout en donnant du travail aux jeunes.

A ce titre, la réhabilitation de la médina s’est faite dans une optique participative, incluant la main-d’œuvre locale. Entre ménages, commerçants et artisans, quelque 1.016 occupants de MH ont profité d’une aide au déménagement. Signalons enfin que l’impact social de cet accompagnement est très visible. En chiffres, l’opération a permis la création et la stabilisation de 1.200 emplois, en plus du recrutement de main-d’œuvre (220.000 jours de travail dont 78% en médina et 22% hors-médina), et la mobilisation de plus de 1.000 autres personnes en régime de croisière. Et aujourd’hui, plus de 21 sur les 26 projets lancés sont achevés et tous les autres projets en cours de réalisation seront finalisés dans quelques jours.

 

Mobilisation des fonds

Pour ceux qui veulent les visiter, les monuments restaurés sont les ponts Khrachfiyine et Terrafine, les borjs Sidi Bounafae, Boutouil et Neffara, El Kawakib, la bibliothèque Quaraouiyine, le mausolée Sidi Harazem, les murailles de Bab Makina, de jnan Drader, le foundouk Achich, les tanneries d’Ain Azliten, de Sidi Moussa et Dar Dbagh Chouara, outre les medersas de Sbaiyine et de Seffarine. Ceci a été possible grâce à la mobilisation de plus de 300 millions de DH, à l’initiative du Souverain. S’agissant de la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine, le programme s’étend jusqu’en 2017 et son impact social est important. En effet, les différentes opérations ont permis la sécurisation de plus de 2.000 ménages ainsi que la création des travaux à haute intensité de main-d’œuvre assurée par 71 entreprises (dont 22 créées depuis mars 2013). Il nécessitera 315 millions de DH.

 

Source: http://www.leconomiste.com/article/983024-fesrestauration-de-la-medinatous-les-monuments-livres-avant-fevrier

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