Fez est une ville-musée incontournable. Grouillante et colorée, elle propose d’étonnants décors, comme la médina de Fès el-Bali, l’une des plus grandes cités de type médiéval du monde.
La ville de Fès se divise en trois parties: Fès el-Jedid (la demi-vieille) et Fès el-Bali (la vieille) qui forment la médina, et Fès la jeune (ville nouvelle) construite par les français au temps du protectorat et où se trouve le quartier administratif.

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La médina est un espace dynamique. Ce n’est pas seulement un centre historique réservé aux bazars et aux touristes, c’est aussi un centre économique important. Fès est l’une des villes économiques les plus importantes du Royaume, notamment la seconde ville industrielle et pourtant, une grande partie de ses activités économiques se concentre dans la médina. Celles-ci relèvent essentiellement des industries d’art. On peut citer comme branche principale de cet artisanat, la menuiserie avec sculpture et peinture sur bois, le fer forgé, le cuivre ciselé, l’orfèvrerie, la céramique, le tissage des soieries et la broderie. Tous ces métiers sont exercés dans de minuscules ateliers ou dans des échoppes où les artisans se servent, pour la plupart, d’un matériel désuet. En ce qui concerne la corporation des céramistes, on constate que de nombreux ateliers ne font plus d’efforts quant à la fabrication de leurs émaux et aux soins à prendre durant la cuisson. D’une part, la formule d’atelier-pilote, adoptée en un temps par l’administration, a permis aux artisans de conserver leur savoir-faire et d’améliorer leur production; d’autre part, l’ampleur des commandes royales de ces dernières décennies a entraîné la prospérité de certains secteurs, notamment celui de l’artisanat du décor architectural. On assiste actuellement à un monopole de marchés et de circuits de distribution entre une minorité; de nombreux artisans ont de plus en plus de difficultés à accéder au marché et à avoir les possibilités (matérielles et financement) de mieux produire.

La question qui se pose est comment sauver ce patrimoine culturel avec ce dynamisme socio-économique? Fès ne doit pas être une sorte d’écomusée hors du temps et hors contexte. De toute façon, elle n’a pas cette vocation, ce qui complique d’ailleurs la réalisation de sa sauvegarde.
La médina de Fés a été érigée sur un terrain où abondent les eaux de plusieurs sources et des branches d’une rivière régulière (oued Fés), dans une situation de carrefour entre différentes destinations nord-sud et est-ouest. Cette position stratégique permet au site de contrôler le débouché du couloir de Taza, passage obligé entre les plaines atlantiques à l’ouest et le reste du Maghreb, voire l’Orient à l’est.

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Le premier noyau de la ville connue sous le nom de Fès al Bali, fut fondé par Idris 1er,en 172H/ 789 J-C sur la rive droite de l’oued Fès à l’emplacement du quartier dit des Andalous. Cette appellation provient du premier peuplement de la ville qui, en plus des autochtones, reçoit des familles de réfugiés andalous après la célèbre émeute du faubourg de Cordoue survenue en 8 1 7-1 8.

En 908-9, le fils d’Idris I fonde une nouvelle ville sur la rive gauche de l’oued Fès, exactement en face du quartier des andalous, à l’emplacement du quartier des Kairouanais. Cette appellation provient, pour sa part, de la venue de familles originaires de cette ville située en lfriqya (Tunisie actuelle). La ville fut entourée d’une enceinte percée de six portes et dotée d’une mosquée. Dans la ville d’en face, Idriss Il fit également construire une enceinte, une mosquée, un palais et un marché.
En 857, une femme dénommée Fatima al Fihriya fit construire dans le quartier de la rive gauche la mosquée Karaouyine devenue le plus grand sanctuaire de la ville. Elle sera agrandie par l’almoravide Youssef ben Tachefin (1060-1106) qui prend la ville en 1069, de même qu’il unifie la cité à l’origine divisée en deux quartiers, détruit les murailles qui la séparaient en deux et suscite un renouveau de la vie économique en construisant foundouqs (hôtelleries), bains et moulins. En 1143, au terme d’un siège de neuf mois, Fès est occupée par les Almohades (1130-1269). Derrière ses murailles, la ville s’organise: comme Marrakech, elle possède ses lieux de culte, de commerce, son système d’approvisionnement en eau, ses corporations, son aristocratie, etc.

Avec les Mérinides qui la conquièrent au milieu du Xlllème siècle, Fès devient capitale du Maroc et connait son âge d’or. Leur premier grand souverain, Abou Youssef Yacoub (1258-1286) fonde Fès Jdid (la Neuve) en 1276, immédiatement à l’ouest de la ville, la fortifie d’une enceinte puissante, la dote d’une grande mosquée, de quartiers résidentiels, de palais (disparus), de jardins. Au XlVème siècle, un quartier juif, le premier Mellah du Maroc, vint s’adjoindre à la nouvelle fondation. Mais les Mérinides s’annoncent surtout comme bâtisseurs de medersas, ces collèges caractéristiques différents de taille et de décor, rivalisant de beauté et de symétrie, organisés autour d’un patio à portique plus ou moins vaste dont le centre est occupé par une vasque ou un bassin. Dernière mise à jour : ( 21-07-2007 )

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