Quand la plus impériale de toutes les villes marocaines accueille ses invités, c’est de leur faire expérimenter un art de vivre tout à fait unique pour eux-mêmes. Fez n’est rien de moins qu’un grand musée en plein air, à égalité de vis-à-vis de Venise, Florence et Athènes du patrimoine mondial vivant. La somptuosité subtile de ses palais, la richesse de ses musées, la grandeur solennelle de ses médersas, qui abrite les plus grands Sages du monde de l’âge d’or, et la magnifique profusion de ses mosquées, chacune élevée en fervent hommage à l’histoire de Dieu – pour tous ceux qui aiment l’art et la culture, ses nombreuses merveilles sont une invitation irrésistible et toujours ouverte à la découverte.

Fez, el Bali
Fez, el Bali By Soufiane Bellahmar

Centre spirituel et culturel du Royaume, ville aux mille et un visages, Fès n’a rien perdu de sa splendeur au fil des siècles, indéfectible dans sa détermination à préserver ses traditions et garder ses vieilles pierres vibrantes. Sa médina, classé au patrimoine mondial de l’unesco est aussi unique et authentique qu’il y a plus de 1200 ans.

Fès, un creuset de tant de cultures successives, a absorbé le meilleur de chacun héritant de la noblesse arabe, de la sophistication andalouse, de l’ingéniosité juive et du berbère ténacité. C’est un passé glorieux, son patrimoine matériel et immatériel merveilleusement préservé} et l’aristocratie intemporelle qui se trouve au centre de son être font tous partie intégrante de la fascination de la ville pour tous ceux qui la visitent aujourd’hui.

La capitale du Maroc

Idriss 1er a fondé la ville de Fès en 789. Vingt ans plus tard, en 809, son successeur, Idriss IL, commença à en faire sa capitale. Il y construisit son palais royal, ainsi que sa mosquée, son kiss aria ( marché couvert), ses canaux et ses remparts. Le site n’était pas un choix aléatoire, il avait été soigneusement sélectionné par la dynastie des Idrissid avec un œil avisé sur l’avenir. Sa situation géographique dans la plaine fertile de la Sais, au creux d’une vallée au pied du mont Zalagh, en faisait un carrefour économique, politique et stratégique et était un facteur décisif du développement et de l’influence de la ville.

Bab al-Amer
Bab al-Amer

En 817-818, deux vagues successives de nouveaux arrivants ont commencé à affluer dans la ville. 800 familles andalouses expulsées de Cordoue par les Omeyyades qui se sont installées à Fès et ont fondé le district andalou. Peu après, environ 2000 familles de Kairouan ont fui pour échapper aux persécutions des Abbassides et ont créé le district de Quaraouiyine. Les deux soupes devaient avoir un impact majeur sur l’avenir de la ville. Les nouveaux venus ont apporté leurs connaissances et leur savoir-faire avec eux, ainsi qu’une longue expérience de la vie en ville. C’est à leur instigation que Fès deviendra un important centre urbain dont le mode de vie est intimement lié à l’Oued Fez, une rivière arrosée par une soixantaine de sources, une rareté dans l’histoire des villes marocaines.

La fondation de la mosquée Al Quaraouiyine en 857 marques le début de l’âge d’or de la ville. Les siècles qui ont suivi ont été des années de création architecturale sans pareil: mosquées, fondouks (caravansérails), résidences de luxe et renommées Medersas (universités) ont vu le jour. La ville se vit devenir la capitale d’un vaste empire et aspirait à atteindre des hauteurs encore plus vertigineuses, avec des marchands, des artistes, des érudits et des étudiants du monde entier affluant à ses portes. Son influence culturelle et spirituelle était telle qu’on l’a appelée l’Athènes de l’Afrique.

Mosque quaraouiyine
Mosque quaraouiyine

Lorsque les Mérinides s’emparèrent du pouvoir au XIIIe siècle, ils eurent une nouvelle ville, Fez el Jdid, construite en dehors des murs existant pour accueillir leurs palais et le célèbre Méchouar (grand carré ou cérémonies) où le souverain assembla les dignitaires de la ville. consultation et conseil).

En tant que capital de l’empire, Fès devint le refuge de choix des musulmans et des Juifs andalous, ces derniers étant responsables de la création de son mellah (quartier juif). Au 16ème siècle, sous la dynastie Saadian, la fortune de la ville tomba dans un déclin temporaire et elle dut attendre 1666 pour retrouver son prestige et son rang de capitale.

Au cours de sa longue et remarquable histoire, Fès s’est doté d’un héritage architectural et urbain riche et varié, dont la girouette a été reconnue à juste titre par l’UNESCO dans son classement de la médina de la ville comme site du patrimoine mondial.

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